Certains textes sont d’une intensité telle que la langue elle-même, voire le corps entier, se transforment pour l’exprimer. En mettant en scène pour la première fois des textes écrits par des personnes marginalisées, Olivier Martin-Salvan ouvre une percée dans la tête des « fous », dont l’acuité existentielle ferait rougir les plus sains d’esprit.
On dit des textes écrits par les patients anonymes de l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris qu’ils sont « sans sépulture », et de ceux rassemblés par Michel Thévoz qu’ils sont « bruts ». Olivier Martin-Salvan leur dédie une scène, un corps et des voix. Cette langue indomptable, il l’a exhumée puis sondée jusqu’à l’incarner complètement : c’est l’obsession de Jules Doudin pour la violence sociale du foyer et de l’asile ; ce sont les allitérations en « k » de Jacqueline et les listes de Sacha. Sur scène, le comédien enfile ces mots à mesure qu’il retire les robes-sculptures conçues par Clédat & Petitpierre, s’effeuillant face à son double-musicien, Philippe Foch, enfermé dans une cage iridescente et dont il finit par absorber les barreaux comme autant d’instruments. [ʒaklin] fait battre les mots de ceux, « indemnes de culture artistique », que l’on enferme, comme on ferme les yeux sur les secrets les mieux gardés de l’existence.
Dimanche 12 Janvier 16h
Durée : 1h
Tarif : 9 euros
6 places
4 places pour Claudie D.
1 place, thanx!
1 place pour Martine P.